Esprit et mythologie

Quelques mots lancés sur une feuille pour exprimer ma vision du lieu, dans sa partie poétique et dans la partie qui lie les Archères et les Archers à la nature.

Dans les profondeurs d’une forêt que les cartes n’osent nommer, là où la lumière filtre à peine entre les ramures anciennes, les âmes d’un cercle d’hommes et de femmes veillent.

Nous ne sommes pas liés par le sang, mais par l’instinct. Nous sommes les Veilleurs des Bois Sacrés.

Nous n’enseignons pas à viser mais à ressentir. Ici, l’arc parle sans mots et la forêt répond. L’âme se tend, la flèche part mais elle ne cherche pas la cible : elle la devine, la ressent, l’atteint par la voie du silence.

Notre sanctuaire se dresse là où le Grand Cerf Blanc fut vu pour la première fois, entre brume et clairière, entre ce monde et l’autre. Il n’apparaît qu’à ceux qui tirent avec l’âme, et marchent avec respect.

Nés de la brume, formés par les arbres, instruits par le vent, nous tirons non pour dominer, mais pour écouter les murmures oubliés. Chaque flèche que nous lâchons est un écho ancien, un fragment d’un langage perdu que seuls les bois perçoivent.

Dans ce lieu sacré, chaque pas est mesuré, chaque souffle précieux.
Ici, le tir n’est pas une démonstration, mais un retour. Un retour vers la nature, vers soi, vers l’origine.

Le Bois sacré n’est pas un terrain. C’est un allié vivant, un maître silencieux, un refuge d’enseignements.
Chaque arbre est un témoin. Chaque pierre a une mémoire. Nul ne pénètre sans respect. Nul ne part sans trace intérieure.

Le Grand Cerf Blanc nous guide.
La Forêt nous accueille et le silence nous enseigne.

Le Veilleur veille d’abord sur les siens, puis sur le lieu et enfin sur lui-même.